Ventilation des bâtiments : tout ce que vous devez savoir
Ventilation des bâtiments : tout ce que vous devez savoir.

Que ce soit dans une maison, un appartement, des bureaux ou tout autre local où séjournent des occupants, la ventilation bâtiment a 2 rôles :
- Elle contribue au confort et à la santé des occupants en évacuant les polluants (odeurs, humidité, produits de combustion des appareils de chauffage, microbes, etc.) afin d’assurer une qualité de l’air suffisante.
- Elle participe également à préserver le bâti en évitant les désordres dus à une aération insuffisante : condensation et développement de moisissures qui peuvent à terme détériorer la structure, les finitions et l’aménagement intérieur du bâtiment.
Pourquoi faut-il ventiler les bâtiments ?
Assurer une bonne qualité d’air intérieur
Nous passons aujourd’hui en moyenne 80 % de notre temps dans des environnements clos : domicile, locaux de travail ou destinés à recevoir du public, moyens de transport, dans lesquels nous pouvons être exposés à de nombreux polluants. La qualité de l’air intérieur (QAI) apparaît aujourd’hui comme un enjeu majeur de santé publique.
Longtemps négligées, les conséquences sanitaires de l’exposition des populations à la pollution de l’air intérieur sont aujourd’hui mieux prises en compte et une surveillance de la qualité de l’air dans les principaux lieux de vie (logements, bureaux et écoles) se développe peu à peu depuis près de quinze ans.
Quelles sont les sources de polluants intérieurs ? 🏡
L’air intérieur est réputé être 5 à 8 fois plus pollué que l’air extérieur.
Les sources de pollution sont principalement liées :
- À l’environnement extérieur : pollution, radon, particules fines.
- Aux matériaux utilisés pour les bâtiments et notamment pour les finitions et l’ameublement émettent parfois des substances nocives et notamment des Composants Organiques Volatiles.
- Aux activités humaines tels que la cuisson, le nettoyage avec produits d’entretien, le chauffage ou le tabagisme.
Quelles sont les types de polluants intérieurs ? 🦠
Les polluants de l’air intérieur sont de 3 origines :
- Chimique : composés organiques volatils ou semi-volatils (COV) ;
- Biologique (virus, bactéries, moisissures, allergènes d’animaux domestiques, d’acariens) ;
- Physique (particules, fibres d’amiante, fibres minérales artificielles, radon, champs électromagnétiques).
C’est quoi les particules fines ? ⚛️
Il existe différents types de particules fines. Celles-ci sont classées suivant leur taille.
Les PM10 sont de l'ordre de 10 μm. En intérieur, elles proviennent des spores de moisissures et des résidus de chauffage, etc. Elles affectent le nez et les voies respiratoires supérieures.
Les PM2,5, dont la taille est de 2,5 μm, viennent du tabac, de la cuisson, des bougies, de certaines bactéries, etc. Elles pénètrent plus profondément les voies respiratoires, jusqu'aux alvéoles pulmonaires.
Les PM0,1 et PM1 sont ultrafines, de l'ordre de 0,1 μm et 1 μm. Il s'agit des fumées de tabac, molécules issues de combustion, bactéries et virus. Ces polluants passent dans le sang.
Les particules fines peuvent provoquer des maladies respiratoires et d’autres affections et sont aujourd’hui très surveillés notamment dans la qualité d’air extérieur. Mais nos activités humaines contribuent aussi à leur présence dans les logements et les bâtiments.
Comment mesurer la qualité de l’air intérieur ? 🌡️
Il existe des capteurs spécialisés dans les mesures des différents polluants que ce soit le CO2, les COV et les particules fines : on les appelle capteurs qualité air intérieur.
Certains modèles entrée de gamme conviennent pour un usage en maison individuelle ou appartement et des modèles plus sophistiqués sont maintenant utilisés dans les Établissements Recevant du Public (ERP).
Quelles sont les obligations de la QAI ? ✅
Suite à l’application du nouveau dispositif révisé de surveillance réglementaire de la qualité de l'air intérieur entré en vigueur au 1er janvier 2023 (pour plus d’information consultez le guide du CSTB), le contrôle de la qualité air intérieur est devenu obligatoire dans :
- les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans ;
- les accueils de loisirs extra-scolaires ou périscolaires pour mineurs ;
- les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle du 1er et du 2nd degré.
Éviter la concentration de CO2 néfaste à la santé
En moyenne, l’air extérieur contient de nos jours environ 0,04 % de dioxyde de carbone (CO₂) soit 415 ppm (parties par million).
Mais en milieu clos, on observe que cette concentration est plus élevée car, en respirant, nous expirons du CO₂. Cette concentration de CO₂ est supérieure à celle mesurée en extérieur, et peut avoir pour conséquences :
- une augmentation des risques pour la santé,
- une diminution de l’efficacité cognitive (capacité à réfléchir, à rester concentré),
- une hausse de la fatigue.
Nous avons tous connu des situations où, enfermé à plusieurs pendant plusieurs heures dans une petite salle, nous perdons notre capacité de concentration et ressentons un début de mal de tête. C’est tout simplement parce que le cerveau se trouve insuffisamment oxygéné.
L’exposition moyenne d’une personne sur une période continue de 8 heures ne doit pas être supérieure à 5 000 ppm, soit une concentration de 0,5 %. Au-delà de ce taux et notamment à partir de 3%, les occupants commencent à ressentir des effets et notamment des maux de tête et des problèmes de concentration.
Éviter l’humidité et ses conséquences
L’humidité dans un logement est tout à fait normale et peut être différente d’une pièce à une autre : on parle notamment de pièces humides pour la cuisine, la salle de bain ou les WC.
L’humidité varie en fonction de nombreux paramètres : la respiration et la transpiration des habitants qui émettent de la vapeur d’eau, mais aussi certaines activités comme le fait de cuisiner, de faire sécher du linge, de prendre des bains ou des douches et de faire fonctionner les appareils comme la bouilloire, le lave-linge et le lave-vaisselle.
Les saisons et donc la météo (air froid, air chaud, humidité extérieure, pluie…) sont aussi des facteurs de variation du taux d’humidité relative dans un local.
Humidité maison : quels risques ?
Un air intérieur humide contribue :
- au développement de moisissures et parfois de salpêtre (champignon) qui peut endommager durablement les murs de la maison.
- à entraîner une irritation des yeux, du nez et de la gorge, et une sensibilité accrue aux infections respiratoires notamment pour les enfants et les personnes fragiles.
Conséquences d'une humidité trop forte
Si votre logement présente un taux d’humidité supérieur à 70 %, vous risquez les phénomènes suivants :
- apparition de moisissures sur les murs, plafonds et placards dans tous les endroits où l’air circule peu ;
- présence de condensation ou de gouttelettes d’eau sur les fenêtres et autres surfaces froides ;
- peintures qui s’écaillent et papiers peints qui se décollent ;
- des textiles, moquettes souvent humides et qui dégagent une mauvaise odeur.
Quel est le taux d’humidité idéal dans une maison ou un appartement ?
D’après l’ADEME, un degré d’hygrométrie (pourcentage de vapeur d’eau dans l’air) compris entre 40 % et 60 % dans l’air ambiant de votre logement est recommandé pour le confort et la santé des occupants.
Comment mesurer l’hygrométrie de son logement ?
Le taux d’humidité se mesure avec un hygromètre encore appelé capteur d’humidité qui exprime l’humidité relative de l’air en pourcentage compris entre 0 à 100 %). Il existe également des capteurs de qualité d’air intérieur qui mesurent les différents polluants et le taux d’humidité.
Quels sont les différents types de ventilation dans les bâtiments ?
Ventilation naturelle ou mécanique : quelles différences ?
La Ventilation Naturelle, c’est mettre l’air en mouvement par des phénomènes naturels que sont le vent ou le tirage thermique (créé par la différence de température de l’air). C’est ce qui ce passe quand on ouvre les fenêtres pour aérer.
Ce mode de ventilation dépend entièrement des conditions climatiques et n’offre généralement pas un renouvellement d’air maîtrisé et suffisant en permanence.
En opposition, la Ventilation Mécanique est basée sur l’utilisation d’un ventilateur (souvent appelé caisson de ventilation) constitué d’un moteur entraînant une hélice ou turbine pour créer le flux d’air et favoriser sa mise en mouvement que ce soit pour extraire l’air du local vers l’extérieur ou pour l’insuffler de l’extérieur vers l’intérieur.
Obligation ventilation : quand la VMC est-elle obligatoire ?
Réglementation ventilation logement (maison ou appartement) 🏠
Les exigences en matière de ventilation dans nos logements sont issues de l’arrêté du 24 mars 1982 relatif à l'aération des logements » toujours actif à ce jour.
Il définit quelques principes de base comme le fait que la ventilation doit être générale et permanente, fixe les débits minimaux à atteindre par pièce et précise le principe de balayage du logement (la circulation de l'air doit pouvoir se faire principalement par entrée d'air dans les pièces principales et sortie dans les pièces de service).
Les système VMC simple flux et double flux respectent ces exigences. L’apparition de la VMC hygroréglable a été rendu possible par l’arrêté modificatif daté du 28 octobre 1983 qui complète les conditions permettant l’utilisation de dispositifs individuels de réglage et la modulation des débits de renouvellement d’air par un système de régulation automatique dans les logements.
Réglementation ventilation tertiaire 🏢
Les règles relatives aux installations de ventilation pour les bâtiments tertiaires sont définies dans 2 textes législatifs : :
- Le code du travail pour tous les bâtiments accueillant des travailleurs,
- Les règlements sanitaires départementaux (émis par les préfectures sur la base du Règlement Départemental Sanitaire Type (RSDT)) pour les bâtiments recevant du public.
On y distingue les locaux à pollution spécifiques (sanitaires, cuisines, ateliers, laboratoires…) et les locaux à pollution non spécifique (lieux de restauration, salles de sport, locaux d’hébergement, bureaux, salles de classe ou de réunion.
Une interrogation ? 🤔
📚 Pour une compréhension approfondie des réglementations en vigueur, n'hésitez pas à consulter les textes officiels. Ces références vous apporteront des précisions essentielles pour respecter les normes et optimiser vos installations ! ✅
Isolation et ventilation
Des bâtiments de plus en plus étanches
Les différentes réglementations thermiques RT2005 puis RT2012 et enfin RE2020 applicable depuis le 1er Janvier 2022 ont obligé à renforcer l’isolation et l’étanchéité des bâtiments.
Alors que les maisons anciennes laissaient facilement passer l’air, nos constructions modernes sont prévues pour éviter tout pont thermique et éviter les déperditions énergétiques.
On remarque également très souvent que les rénovations thermiques conduisent souvent à l’apparition d’humidité et de moisissures car les travaux d’isolation conduisent à renforcer l’étanchéité du bâtiment.
La ventilation complément indispensable de l’isolation
Mieux isoler s’accompagne donc du besoin de mieux ventiler pour assurer un renouvellement d’air suffisant et maîtrisé.
C’est notamment pour cette raison que ventilation et isolation font partie du bouquet de travaux dans le cadre d’une rénovation globable soumis aux aides du type Ma Prime Renov.
Ventilation en rénovation
Comment améliorer la ventilation dans un bâtiment existant ? 🤔
Pour traiter les problèmes d’humidité et assurer un renouvellement d’air qui évite l’accumulation de polluants et de CO2, différentes solutions existent.
Lorsque cela est possible il est toujours préférable d’installer une VMC : c’est la solution qui apporte une garantie de débit dans l’ensemble des pièces et un fonctionnement permanent.
Quelle VMC en rénovation de maison ?
La VMC autoréglable reste de loin le type de VMC le plus vendu en rénovation.
Son rapport qualité/prix est excellent et son installation est simple et sans réglage grâce aux débits préconfigurés sur le caisson (au niveau des piquages).
Ce type de VMC permet de répondre aux débits nécessaires pour éviter l’humidité dans les pièces de service et pour renouveler suffisamment l’air pour la santé des occupants.
Par contre, et même si la consommation des moteurs a baissé sur les modèles récents depuis une dizaine d’année, elle consomme plus qu’une VMC hygro à la fois par la consommation du moteur et le fait qu’elle extrait plus d’air chaud du logement et contribue donc à une déperdition de calories.
La VMC hygro est une bonne solution pour remplacer un groupe VMC autoréglable : elle permet de faire baisser la consommation énergétique de la ventilation dans sa maison et parfois de gagner sur une note sur le diagnostic énergétique.
Par contre, il faut penser à changer également ses entrées d’air si on veut le système hygro le plus performant qui est le type B.
La VMC double flux peut enfin être une option mais uniquement en cas de rénovation d’ampleur :
- Elle n’a de sens que dans des maisons étanches et bien isolés afin de garder les calories qui sont récupérées,
- Elle nécessite deux réseaux de gaines (extraction et soufflage), tous les passages de gaines nécessaires en gaines technique ou faux plafond.
Gardez à l’esprit que la VMC double flux nécessite plus d’entretien qu’une VMC simple flux. Le changement des filtres sur la centrale est à réaliser au moins une fois par an. Il faut également effectuer un nettoyage complet des gaines tous les 3 ans pour que votre système reste efficace !
VMC sans conduit
L’installation d’une VMC en rénovation est souvent compliquée en raison du passage d’un réseau de gaines notamment pour les maisons à étage : la plupart des maison anciennes ne disposent pas de faux plafond ou gaines techniques qui permettent de faire circuler ces gaines.
Les solutions de ventilation VMC sans conduit existent :
- Ventilation Mécanique Ponctuelle (VMP) ou Ventilation Mécanique Répartie (VMR) : grâce à des extracteurs d’air positionnés dans les pièces humides avec sortie directe vers l’extérieur, l’air vicié est extrait du logement et remplacé par de l’air neuf provenant des entrées d’air situées dans les pièces de vie.
- Ventilation Mécanique par Insufflation (VMI), dans les maisons anciennes très peu étanches, il est possible de placer un caisson d’insufflation qui va apporter de l’air neuf et faire sortir l’air vicié par les passages naturels existants.
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